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Véronique Rauzy

SUIVRE SA VOIE À L’HEURE DE L’ŒUVRE AU ROUGE




Dans l’alchimie interne opérative, nous pouvons considérer trois œuvres principales successives et cycliques.


L’œuvre au noir est traversée et transmutation des ombres, confrontation aux épreuves, sublimation et libération des mémoires, guérison des souffrances et dysharmonies.


L’œuvre au blanc est pacification, harmonisation, synthèse, neutralisation, unification, bénédiction à l’intérieur comme à l’extérieur de soi.


L’œuvre au rouge est transformation, évolution, mutation, métamorphose de l’identité et de la forme.


À l’heure de l’œuvre au rouge, il n’est plus question de « tuer l’ego », de « faire taire le mental », ni aucun autre terme de violence et de contrainte. Ce n’est plus non plus le temps d’arranger les choses, de les faire perdurer et de maintenir les formes telles qu’elles étaient.


C’est essentiellement s’en remettre au mouvement, se remettre en mouvement. C’est un lâcher-prise tel qu’on est irrésistiblement attiré dans le trou noir sans savoir dans quelle forme on ressortira par le trou blanc.


Je ressens une dichotomie apparente entre « les autres » et « moi » ces derniers temps : j’aspire à évoluer, à expérimenter l’œuvre au rouge de la régénération énergétique et corporelle, mais « je » vois que « les autres » sont occupés avec l’histoire covide, ou avec leurs problématiques d’œuvre au noir (essentiellement), et se pose en moi l’interrogation : est-ce que je me permets de mettre la focale où ça me stimule, où je me sens animée ? Ou est-ce que je « dois » rester/me positionner là où le collectif est en travail ?


Cela est intéressant comme faux dilemme. Les deux sont-ils contradictoires et le choix de l’un empêche-t-il l’autre ?


De manière dilettante, non. Mais si je plonge complètement dans l’un, certainement que je n’ai plus l’attention et la disponibilité pour l’autre.


Vient donc ceci : est-ce que je m’autorise à vivre ma voie, ou est-ce que j’attends que « les autres » soient prêts à vivre la même expérience que celle qui m’appelle ?


Est-ce que je nourris l’illusion/la mission de devoir soutenir les mouvements de ceux qui rament actuellement ? En sachant qu’il est probable que la situation collective psychique et économique empire et qu’il y ait besoin de soutien…


N’est-ce pas une tentative de l’ego de me maintenir dans le déjà-connu ? En me rappelant que nous sommes en tant qu’humains un collectif, une expérience d’interdépendance sociale et en me prévenant que tracer sa route à son propre rythme est une impasse…


N’est-ce pas une tentative de l’ego de m’extraire du réel ? Mais le réel est-il forgé par le collectif/l’extérieur/la majorité ou par ce que je vis dans mes profondeurs et ma vérité ?


Ce faux dilemme n’est-il pas une tentative de l’ego de me faire croire que je ne plonge pas dans l’œuvre par dévouement au collectif, alors qu’en fait il a les chocottes ?


Intéressant moment. Ce questionnement est typique du Bélier, dont le mouvement principal est d’avancer et se fier à son propre rythme et son intuition. Avec les garde-fous autour qui dressent les « warning ».


Il y a un proverbe qui dit : « tout seul on va plus vite ; ensemble on va plus loin ».


Je connais bien ce mouvement que nous expérimentons lors des cercles, qui sont de puissants activateurs de Présence, Conscience, Puissance, où la force du collectif qui se syntonise et nous élève ensemble est un puissant accélérateur pour tous et chacun.


Mais hors des temps de cercles, pour aller ensemble quelque part, encore faut-il connecter un collectif qui souhaite parcourir une voie… si le collectif ne veut pas du tout bouger et est même prêt à involuer comme cela semble se dessiner, quelle alternative ?


Des êtres en chemin sont-ils prêts à lâcher l’œuvre au noir transmutationnelle, à détacher leur identité et leur attention de « leurs problèmes et souffrances » ; sont-ils prêts à pousser un peu plus loin que le confort et la valorisation de l’œuvre au blanc harmonisatrice, pour oser s’aventurer dans l’œuvre au rouge, l’expérience de l’évolution, de la mutation, du switch vers un nouvel état d’être humain ?


La situation extérieure dominante nous propose l’involution génétique, de devenir une expérience collective d’humains génétiquement modifiés et biologiquement chargés de nanoparticules électromagnétiques actives… en échange de la promesse de maintenir le monde tel qu’il était (et les promesses n’engagent que ceux qui y croient).


Que nous dit notre intérieur ? Est-ce un appel involutif ou un appel évolutif qui résonne ? Sommes-nous prêts à activer nos potentiels d’antenne scalaire ? À déployer les trames du nouveau, à œuvrer au quotidien, dans tous les aspects, pour réaliser de nouvelles formes d’être ensemble ? À œuvrer dans l’infiniment petit de nos corps, pour déclencher l’expansion du génome des astrocytes de nos cerveaux, remodeler nos anneaux de génome mitochondrial, connecter le silicium pour nous relier aux mouvements telluriques, déployer les spirales de nos véhicules de lumière pour stabiliser notre accès vibratoire conscient au champ scalaire, permettre aux tachyons de remodeler nos formes ?


Chacun d’entre nous est face à son chantier particulier, souverain dans les décisions profondes concernant son chemin, responsable de son attitude dans chaque instant de vie, du respect de son rythme et des choix de son Cœur…



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