Rire de soi
Ô mon rire, que je t’aime ! toi qui roule en cascades
Abolit les frontières, franchit les barricades
Lorsque tu me surprends, t’esclaffes du personnage
Qui se croyait sérieux, pris dans ses marécages
Mourir de rire, ah oui ! que meure l’illusion
Démasquée par le flux de l’autodérision
En toi nulle ironie, ni cynisme ou noirceur
De la pulsion de vie tu émerges au meilleur
L’humour, ce rire de soi, tout comme l’humilité
Se rattache à l’humus, à la fertilité
Mon fou rire est un feu, le plus puissant qui soit
Pour transmuter l’ego, et me remettre droit
Je ris de mes erreurs, je ris de mes pulsions,
De tout ce qui prétend capter mon attention
Je ris de mes travers, je ris des inconforts
Ainsi je lâche prise d’avoir raison ou tort
Ô mon meilleur allié, grâce à toi je traverse
Vaillamment les épreuves, les orages et l’averse
Avec toi plus de drames, tu réduis à néant
Les histoires à tiroirs, mais quel soulagement !
Dans ton travail de sape, tu pulvérises la honte
Tu fais passer des caps, tu mets à jour les comptes
Et si je décompense, je peux compter sur toi
Pour en toute insouciance, me ramener jusque là
Revenir en enfance, me défaire du sérieux
Retrouver l’innocence, et lâcher les enjeux
Tu délivres en mon corps un cocktail hormonal
Qui rétablit soudain l’équilibre optimal
Pour faire passer l’Amour et dissoudre les nœuds
Me réjouir du velours de la Joie qui m’émeut
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