Les périls neptuniens : l’égarement dans l’illusion
Dans la compréhension qui est la mienne, tout le passage qui s’augure dans le portail d’éclipses des 18 septembre et 2 octobre, impliquant les lunes noires, a pour objectif de nous faire franchir un cap de conscience afin que nous puissions incarner correctement les archétypes symbolisés par les planètes transpersonnelles qui sont à l’orée d’un nouveau grand cycle, et notamment Neptune, la planète qui gouverne l’imaginaire humain.
Pour préparer au mieux cette période, j’ai envie de vous présenter un peu plus ce que je capte de Neptune, afin que vous puissiez évaluer comment il opère en vous, et pour vous donner des pistes d’harmonisation.
Je vais le faire sur plusieurs textes afin qu’ils ne soient pas trop longs, je vous invite à lire l’ensemble afin d’avoir la vision globale.
J’ai choisi de commencer ce texte par vous présenter les périls neptuniens, car ils sont accrus en ce moment, et les fonctions bénéfiques en second lieu car elles sont à venir pour qui parviendra à l’alliance saine avec le « Seigneur des flux ».
On est arrivés à un tel moment de nihilisme et relativisation qu’il n’y a plus de définitions ni scientifique ni religieuse ni conventionnelle complètes de ce qu’est LE RÉEL. Toutefois on sait que « la devise de saint Thomas », ça ne fonctionne plus : ce qu’on perçoit avec nos sens n’est pas suffisant pour garantir le réel.
Mais pourtant le réel existe, alors comment qualifier ce qui est réel et le discerner de ce qui ne l’est pas ? Grande question, dont la réponse se cherche à la jonction entre l’essence, l’existence et l’expérience…
Au niveau humain, la confrontation aux situations, aux relations, aux environnements, aux contingences limitées de la vie sur Terre… et la prise en compte qu’il y a bien plus de réalités invisibles que de réalité visible : c’est tout cela qui va permettre d’aller qualifier le réel, avec la difficulté que les réalités invisibles sont encore plus sujettes à interprétations multiples et aux risques de l’illusion.
L’illusion est intrinsèque à l’expérience humaine puisque chaque être humain a une représentation du monde, puis vit le monde, sa vie et son expérience à travers ce qu’il s’en représente. Cette représentation du réel ne peut être qu’approchante, puisque nous n’avons pas l’omniscience nous permettant de comprendre l’entièreté, la globalité de l’expérience dans laquelle on se trouve, et donc on est forcément avec le filtre d’une représentation.
Là dedans, l’illusion est un filtre plus ou moins grossier et un reflet plus ou moins proche de la vérité du réel.
La fonction de l’illusion est donnée à Neptune dans le zodiaque, il habite notre imaginaire et tisse nos rêves, nos projets, nos manières de nous raconter les récits qu’on a sur le réel. Sur ces récits élaborés, une partie de la fonction est partagée avec Mercure, qui va élaborer de manière rationnelle, alors que Neptune va puiser dans les grands champs de l’inconscient collectif – l’astral –, et dans l’inconscient du sujet (le subconscient et le supraconscient). En cela il est en lien direct avec les lunes noires, et on le retrouve d’ailleurs dans le mythe de Persée comme antagoniste divin principal.
Neptune est en inflation dans les psychés humaines actuellement, du fait qu’il soit à domicile en Poissons depuis 2011-2012, lieu où il conçoit les germes des formes qui seront vécues dans le réel pour son cycle suivant, de 180 ans, qui redémarre quand il entre dans le Bélier (à partir de l’hiver 2024-2025) !
Dans nos sociétés il y a un tel effondrement des valeurs, des communautés, du lien à la nature, du sens donné au réel et à la valeur de la vie, que les êtres humains ont perdu beaucoup de leurs fondations et de leurs repères.
Le matérialisme et le nihilisme ont sapé la reconnaissance saine du bien et du mal et ouvert la boîte de Pandore des divagations.
Dans le Grand Océan des Poissons, Neptune laisse libre cours à toutes les rêveries, dont certaines fonderont de nouveaux mondes viables et merveilleux mais dont d’autres ne sont que des leurres, des impasses ou des cauchemars.
Pour vous donner une idée, voici une petite liste de l’influence délétère de l’illusion de Neptune dans les milieux spirituels :
– ce qui va nourrir le faux-self, le paraître, la séduction, le fake, la vanité, la prétention à être ce que l’on n’est pas, la légitimité qu’on affiche qui n’est pas en adéquation avec le réel, en se parant de bonnes intentions et de bonnes motivations en surface, mais en dessous soit une malhonnêteté foncière avec une tentative d’escroquerie (pour une part vis-à-vis de soi-même), soit un besoin narcissique profond de se parer d’habits de lumière pour se légitimer soi-même et ne pas envisager sa médiocrité ;
– l’errance et le refus d’incarnation dans ce monde en crise, ressentis par des personnes ne parvenant pas à s’adapter à la vie sociale actuelle trop dure et pas porteuse d’initiatives politiques et sociales collectives viables, ce qui fait qu’il peut y avoir une fuite dans des mondes illusoires parallèles, une sorte de refuge dans des récits de vies antérieures, des rôles autoproclamés dans des histoires galactiques, dans des domaines d’elfes ou de fées ou d’autres espaces non humains, de saints, ou une fuite dans des ashrams ou des sectes pour essayer d’échapper aux difficultés du monde réel, ce qui entraîne une diversion et une non-acceptation de vivre sa vie, de vivre la vie en relevant ses défis et en prenant ses responsabilités. Cela est une sorte de « non » subtil à l’expérience, qui va être déviée à côté du réel et déconnecté des enjeux véritables de l’individu, du collectif et de l’époque ;
– quand Neptune s’allie à Jupiter ou Vénus, il peut y avoir un engouement pour les effets de mode, un emballement sur des croyances éphémères, une mode qui fait qu’en se positionnant là, la personne va se donner l’illusion d’avoir accès à la spiritualité ou un processus d’évolution, sauf que ce n’est pas véritablement relié ni opératif, c’est juste une reproduction d’un conformisme social à la sauce Neptune à paillettes. En fait c’est simplement une manière de se faire accepter dans un troupeau, ni plus ni moins ;
– le perchage : le fait de perdre ses limites, ses contours, son centre et de se diluer dans une fusion sans savoir revenir à soi, et de ne plus avoir d’ancrage et de bon sens direct ;
– se faire attraper et piéger par les égrégores et les matrices astrales, qui sortent les personnes de leur centre et les aspirent dans des boucles de répétition en les attirant par de fausses gratifications, des réactions émotionnelles qui les déclenchent, ou le leurre de répondre à leur besoin profond ;
– toute la prise de drogues pour s’évader, se divertir, tromper la conscience, rendre plus facile l’existence qui ne supporte pas le réel. [On peut noter la différence entre la fuite-errance neptunienne et la fuite-errance uranienne : la fuite neptunienne, c’est se barrer par le mensonge et le refus du réel, alors que la fuite uranienne, c’est se barrer par l’indifférence] ;
– la confusion, une pensée ou une idée qui n’arrive plus à garder son fil, la conscience qui ne parvient pas à rester présente, qui perd la clarté, la compréhension, passe du coq à l’âne, mélange les choses, ne sait plus hiérarchiser correctement, dans une espèce de flou nébuleux. Avec le problème ensuite de ne plus savoir démêler le vrai du faux ;
– les divagations, pouvant aller jusqu’au délire si les personnes commencent à adhérer fortement à leurs allégations erratiques.
Pour autant Neptune n’est pas un monstre ni un ennemi, car Neptune harmonisé nous permet de vivre l’Amour divin, l’Amour universel, l’Amour inconditionnel, la dimension christique accessible dans l’expérience humaine.
Et Neptune harmonisé est notre dimension visionnaire, qui va nous permettre de concevoir le renouveau.
En cela il est très précieux mais pour cela il a absolument besoin d’être compensé par les autres fonctions planétaires et notamment par Saturne qui va poser des limites, par Uranus qui va opposer la Vérité, par Pluton qui va imposer la viabilité, par Chiron qui va proposer la sagesse, et dans une moindre mesure par les planètes personnelles, mais comme il s’agit d’une transpersonnelle, c’est plutôt les planètes lointaines qui sont à même de la compenser convenablement.
Je vous invite à observer en vous comment Neptune s’active parfois de manière délétère. Plus c’est vu, moins c’est subi. Dans le texte à suivre, il sera élaboré sur la fonction compensatrice de l’illusion, la fonction génératrice du rêve et la fonction sublimatrice de l’imaginal comme dynamiques essentielles du renouveau visionnaire.
Véronique Rauzy
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