LA REDDITION DU GUERRIER
Dans la partie précédente, nous avons dévoilé les programmes de guerre installés dans la psyché, nous allons maintenant explorer comment les dissoudre tout en Douceur pour basculer dans une autre réalité de la puissance créatrice, honorant la fluidité, les lois et rythmes universels.
Il est normal et sain d’être indigné, révolté par les innombrables injustices et l’injustesse de ce monde.
La question est : comment y remédier ? Et la guerre, la lutte, le rapport de forces ne se révèlent pas une solution viable. Ils débouchent toujours sur une reproduction des injustices et de l’injustesse.
Vient un temps où l’on réalise que nos mécanismes de luttes et notre identité de guerrier, guerrière ne sont plus appropriés.
Cela ne nous convient plus, ne nous correspond plus. Nous avons longtemps joué ce rôle, et nous en sommes lassés. Nous aspirons à vivre plus de légèreté, de fluidité, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur : l’Appel de la Douceur pointe en nous, que nous soyons femme ou homme. Nous reconnaissons que nous avions pris un chemin qui se révèle une impasse, et que nous devons ouvrir une nouvelle voie d’exploration de l’existence.
Vient le temps de déposer les armes : la reddition du guerrier.
Quel est ce guerrier intérieur qui se rend maintenant ? C’est l’ego, qui lâche enfin prise de la croyance qu’il doit être tout à la fois le commandant des opérations, un chien de garde, un vigile, un douanier, un tank et une mitraillette.
Et à qui l’ego se rend-il ? Il s’offre à l’Amour, il change de maître. Jusqu’alors il servait la peur, sans même s’en apercevoir ni le concevoir. Maintenant il le voit clairement, et il abdique, il s’aligne, il se met à nu. Alors la Douceur enfin peut l’accueillir et l’enrober de son baume de grâce, le rassurer et le mettre au repos.
La Douceur génère l’absence de cette peur et cette pression qui étaient le moteur du guerrier. Sans peur et sans pression, sans état d’urgence, plus de guerrier !
[Il est important de bien saisir ici la manipulation médiatique et étatique actuelle qui tente de nous maintenir en état d’urgence, de peur et de pression : c’est cela que signifiait Micron quand il disait « nous sommes en guerre ». Il parlait à l’inconscient collectif, au conditionnement guerrier pour nous faire basculer en mode mort/survie.]
Reconnaître s’être trompé dans ce qu’on croyait être son identité, dans sa manière de réagir dans le monde, est une étape importante de lâcher-prise du contrôle égotique.
La reddition précède la rédemption.
Il ne s’agit pas d’annuler et d’invalider tout ce qui a été vécu précédemment dans le programme guerrier, toutes expériences sont précieuses et nous enseignent. Il s’agit d’actualiser, de se planter face à soi-même et de faire un bilan de notre apport à la vie, à la joie, à l’Amour, au collectif.
Pas un bilan depuis le raisonnement mental et les justifications de « bonne conscience » vendues par l’illusion sociale du politiquement correct ; un bilan depuis la vibration, dans la vérité du Cœur, de l’intime.
Est-ce que j’ai nourri la concorde ou la discorde ? Qui est mon maître ? L’Amour ou la peur ? L’Unité ou la séparation ?
Dans l’accueil tranquille de ce qui se dévoile, nous changeons de niveau de jeu. Sans rien à faire, nous nous élevons, le positionnement se déplace de lui-même, la transformation opère.
Le côté binaire, polarisé du fonctionnement guerrier est maintenant mis à distance ; les nuances s’esquissent ; la perspective s’élargit ; la mansuétude, l’indulgence, la bienveillance, l’amabilité irriguent nos structures et délient, dénouent, détendent et délaissent les faux enjeux.
Alors que nous étions formatés, conditionnés à la nécessité de la lutte, de la loi du plus fort et du devoir de se défendre, d’être combatifs ou soumis, classé parmi les forts ou les faibles… la Douceur nous sort, nous extrait de ce champ des conflits, rapports de forces, oppression. Elle nous élève dans un autre espace de Présence, Conscience, Puissance, où ces jeux de pouvoir n’ont plus d’intérêt ni de prise sur nous.
La reddition du guerrier est le renoncement à la guerre, pour une autre voie de puissance. Pas seulement le repos du guerrier qui fait une pause avant de reprendre le combat, mais l’ABANDON de l’identité du guerrier.
Au niveau relationnel, s’estompe le besoin d’avoir raison, de s’imposer, de se défendre, de se comparer, de juger autrui dans ses défaillances, de batailler pour un territoire (familial, amical, professionnel, place sociale, etc.).
L’autre n’est plus vu comme un rival, une proie, un tortionnaire, une idole (à l’intérieur comme à l’extérieur), mais reconnu comme un semblable, partenaire, compagnon, et la relation se vit dans l’enrichissement mutuel de l’expérience.
L’autre n’est plus instrumentalisé pour nous servir de miroir, de faire-valoir ou de nourriture énergétique. Enfin il est accueilli tel qu’il est, dans sa propre signature vibratoire unique et simultanément dans la communion entre les êtres, la compréhension de l’énergie Une qui pulse et expérimente à travers nous tous. Enfin les Cœurs peuvent se rencontrer sans crainte d’être blessés. La confiance germe et permet de nouvelles explorations, stimulations, propositions. Il n’y a plus besoin d’armes, d’armures, de masques, de protections, de gestes-barrières. L’autre ne représente plus un danger. Nous découvrons l’affection dans le sens de la capacité à créer les liens du Cœur (pas de rester collé-fusionné-attaché, mais de tisser les liens vibratoires qui soutiennent la trame du vivant).
L’autre n’est pas perçu comme un danger, un ennemi, même s’il n’a pas les mêmes opinions et ne fait pas les mêmes choix que nous. Il n’est pas jugé mais accepté tel qu’il est et reconnu comme frère/sœur = pair, semblable, avec son chemin, ses attributs, ses facilités et ses épreuves, ses caractéristiques singulières qui [lui procurent] expriment sa signature vibratoire unique, à la mesure qu’il est en capacité de la révéler (ou pas) dans l’instant (masques, conditionnements, empêchements).
Compréhension profonde, intégrée et vibrée que nous sommes tous issus de l’Un et que nous avons tous une connexion interne à l’Un disponible. Et que c’est l’Un qui joue à travers chacun de nous. Nous sommes ses facettes.
Le respect de nos limites n’est plus maintenu par la violence mais par la reconnaissance, l’écoute et l’acceptation. Avec la douceur , émergent la délicatesse, la détente, la diplomatie, la discrétion.
Délicatesse : soin du Cœur de l’autre.
Détente : désactivation des tensions, telles les pressions, les enjeux, la réactivité.
Diplomatie : capacité de communiquer depuis la recherche de l’accord, de la compréhension mutuelle.
Discrétion : acceptation de l’autre tel qu’il est et respect profond de son intégrité et de son intimité.
La Douceur est la Voie alternative pour sortir de la dualité, ce que nous découvrirons dans la prochaine partie.
Retrouver la première partie de ce texte ici : RENONCER À LA GUERRE.
La suite ici : LA DOUCEUR : VECTEUR SCALAIRE
Et un texte complémentaire, VIVRE LA PAIX
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