DÉVERROUILLER L’IDENTITÉ
L’identité est le liant par lequel nous nous définissons dans l’existence.
C’est une interface entre la conscience et la réalité expérimentée.
L’identité parle de « qui je suis », de « ce que je suis » ; ou plutôt de « ce que je crois être », comment je me définis et comment je me reconnais.
C’est un espace fondamental à aligner et conscientiser, car en répondant à la question « qui suis-je ? », nous conditionnons, déterminons et limitons l’expérience que nous allons vivre.
Les croyances sur l’identité vont focaliser un champ d’informations et un champ d’expériences possibles, nous lier à des égrégores et des patterns de vécu.
Cela se passe au niveau de la conscience neuronale, bipolaire électromagnétique et aussi au niveau du langage génétique, de sur quoi notre antenne ADN va se câbler dans sa fonction réceptrice et en conséquence générer dans sa fonction émettrice.
Ce que je crois être, ce que je revendique être conditionne mon expérience du réel, tant dans les situations que je vais rencontrer que dans la forme que mon corps va emprunter.
Voici un exemple très simple : si/lorsque je me définis, me considère ou m’identifie à mon rôle de mère, je vais comprendre mon expérience à travers ce filtre, je vais y focaliser mon attention, mon énergie, mon implication, et cela va générer un circuit fermé expérientiel. Tout va être lu à travers ce prisme, je vais « devenir » une mère et limiter mon expérience à cela, de manière inconsciente. La vie va m’amener des rencontres, des situations, des informations, en lien avec cette identité de mère sur laquelle je me suis mise en résonance. D’un certain point de vue, je vais être utilisée, manipulée par le rôle, qu’on peut voir comme une sous-personnalité intérieure, qui va tendre à prendre toute la place dans l’expérience et à se faire passer pour « moi ».
Certains parmi nous se forgent une identité personnelle exclusive et s’engagent dans une voie unique de réalisation, par exemple des personnes qui se consacrent exclusivement à leur carrière professionnelle, ou à leur passion. D’autres multiplient les « casquettes » et les sous-personnalités multiples, jouant tour à tour à la mère, la travailleuse, l’amante, la bonne copine, l’artiste ou autre, au niveau des rôles sociaux, et s’identifient tour à tour à ces espaces avec le lot de contradictions qui s’érigent parfois.
C n’est pas de vivre ces expériences qui restreint le champ, il est tout à fait possible de se consacrer exclusivement à un domaine ou de jongler avec plusieurs espaces d’activités dans son quotidien.
Là où ça devient un piège, c’est QUAND ON CROIT ÊTRE CELA, quand on commence à s’identifier et à se noyer dans le rôle, qu’on l’ait « choisi » ou qu’on s’y soit laissé entraîner de manière inconsciente.
Car dès qu’on s’identifie à un rôle, une forme, un caractère, une étiquette, un fantasme, on enferme l’expérience, on la verrouille, on la restreint. Ainsi on continue de nourrir le « vieux monde » duel et l’involution.
Dès que je crois être quelque chose ou quelqu’un et que je fige cette croyance, la conscience s’agrippe et se limite au champ de croyances correspondant, et l’expérience se rétrécit.
La croyance identitaire conditionne l’expérience, le champ de possibles physiques et expérientiels et l’accès à la connaissance.
On ne peut pas exprimer notre signature vibratoire fondamentale, qui nous est cachée, voilée par tous ces costumes d’illusion ; on ne peut pas non plus commencer à vibrer véritablement, à émaner la vibration essentielle…
Un autre exemple est quelqu’un qui se lierait à un égrégore, par exemple un égrégore spirituel avec un gourou. En s’engageant dans cette expérience, en devenant un « disciple » et en y attachant son identité, son implication, ses croyances, il va se lier à cet égrégore, et pouvoir y puiser tout le savoir contenu dans son champ d’informations. Il va aussi recevoir la protection du gourou et bénéficier de sa vibration (car le gourou, lui, vibre, émane sa signature fondamentale). En revanche, le disciple va être lié, attaché à l’égrégore, lui appartenir et devoir le servir. Il n’aura pas accès au champ global d’informations, qui se dévoile seulement depuis la liberté de conscience, et ne pourra pas déployer sa propre vibration singulière car il est au service de la vibration du gourou. Son identité fusionne dans l’égrégore auquel il s’attache. Le disciple y trouve de nombreux bénéfices secondaires comme l’accès facile à des informations, le confort de baigner dans la vibration haute d’un maître, et de déléguer sa responsabilité à un parent de substitution. En revanche il y perd sa liberté et sa puissance : sa capacité à réaliser sa propre vibration et à manifester les formes en découlant.
Dès que je m’attache à une étiquette, je m’enchaîne à un égrégore. Je vais pouvoir y puiser son savoir mais je vais lui appartenir.
L’évolution implique l’ouverture, l’élargissement de la conscience et l’exploration de nouveaux horizons de la vie tant intérieure qu’extérieure. Et cela passe par le fait de déverrouiller l’identité, de cesser de « se » croire ceci ou cela.
J’ai conscience que ce texte pourrait choquer des professionnels de la psychologie qui sont confrontés à des patients dissociés, diffractés, schizophrènes, qui sont égarés car ils ont perdu leur centre ; car ils associent ce centre à l’attachement à une identité, à un « moi », à un ego qui contient et filtre afin de maintenir un continuum spatio-temporel.
Or je fais une distinction entre l’identité restreinte et le fait de soutenir la vibration d’une forme énergétique avec un centre, des axes et une cohérence établie dans la présence, la conscience et la puissance.
L’initiation de l’œuvre au rouge, qui vient remettre en question ce que je croyais être afin d’élargir le champ d’expérience et l’accès à l’information globale, demande d’avoir d’abord traversé l’œuvre au noir de transmutation des ombres et l’œuvre au blanc d’unification des polarités.
C’est alors que la structure humaine commence enfin à déployer la vibration originelle, et qu’il est possible et irrépressible d’élargir la voie, d’augmenter le câblage et de dépasser les limites qui nous soutenaient jusqu’alors.
Je suis la Vie.
Je suis l’Esprit et les formes tour à tour et simultanément.
Je suis le flux, le mouvement.
Je suis le Son et le Silence.
Je suis le Tout en potentiel et une fractale du Tout réalisée.
Les formes que j’emprunte et dans lesquelles j’imprime mon empreinte sont passagères et accessoires.
L’identité est au-delà et en deçà.
Plus j’élargis la reconnaissance de la vastitude de ce que je suis, plus les barreaux de la prison se dissolvent, plus la Vie circule et mieux la Paix s’installe.
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